Bonjour, encore quelques questions concernant l’endurance (foot, pour une équipe qui s’entraine 3-4 fois semaine) :
1- J’ai lu quelque part qu’une course de 40 min (continue), realisée toutes les 3 semaines, maintenue entre 75/80 % VMA suffisait à maintenir le niveau d’endurance acquis pendant la période de preparation.Est-ce que cela veut dire que le reste du temps, il faut faire du travail intermittent ?
2- Est-il possible de concilier un bloc (macrocycle de 3/4 semaines) de force avec un bloc d’endurance ?
MERCI pour vos reponses !!!!!!!
Réponse
Cher Franck
En ce qui concerne le maintien des qualités d’endurance acquises en préparation hivernale, j’ai discuté de ce sujet avec monsieur Michel Pradet (auteur du livre "la préparation physique"). Selon lui, pour entretenir convenablement une qualité physique il faut au moins 1 séance/semaine sous peine de voir diminuer rapidement les indices physiologiques. Cependant, il me semble important de prendre conscience du fait qu’un match de football en situation de compétition représente à lui seul une véritable séance de travail intermittent. Même si ce travail est orienté vers l’endurance de vitesse et parfois en tolérance acidose, une expérimentation menée par un confrère à l’aide de cardio-fréquencemètres a montré que la part du processus aérobie n’était pas négligeable et qu’un impact cardiovasculaire était incontestable.
Dans ces conditions et à la lumière de ces constatations, je propose du travail continu faisant suite à une rencontre car cela permettra non seulement de drainer les métabolites accumulés mais aussi d’entretenir la capacité aérobie. Cependant, en période spéciale, lorsque le calendrier le permet (coupures, adversaires trop faibles ou trop forts), on peut mettre en place un cycle de développement ou de rappel en PMA. Cela me semble envisageable dans la mesure où les interférences restent acceptables.
Pour ce qui est du bloc force, les avis sont partagés. Certains pensent que l’on ne peut raisonnablement penser le coupler avec un bloc en endurance dans la mesure où les objectifs poursuivis sont opposés. En effet, d’un côté on joue sur le développement structural du muscle (épaississement des myofibrilles, microlésions traumatiques importantes) qui nécessite un investissement tant physique que psychique très important et de l’autre on propose une planification au fort impact sur l’appareil cardiovasculaire qui vise à l’épuisement des réserves énergétiques. Si vous jouez sur tous les tableaux en même temps (destruction protéique + déplétion en glycogène) le risque est grand de tomber en état de surentraînement.
Mais de l’autre, certains estiment qu’en période foncière, il faut au contraire en profiter pour développer de manière spectaculaire les indices de force max et de VO2max car on ne pourra s’y atteler convenablement ultérieurement du fait du calendrier officiel souvent très chargé. A mon sens, je choisis comme souvent la voie du juste milieu. Pour un footballeur je préconise un développement de la force par des méthodes douces (auxotonique, efforts répétés, force max etc.) mais sans avoir recours à des méthodes radicales (comme l’excentrique ou le superset). D’autre part, j’ai recours à de l’endurance fondamentale sur revêtement souple puis à de l’interval training personnalisé en fonction de test d’évaluation de terrain.
J’espère que ces quelques remarques vous aideront à construire une programmation efficace.
Cordialement
JMarc