Question Enfants



qu’est-ce qui fait, concrètement, qu’un enfant est très rapide sur de courtes distances ?quelles limites l’entrainement avec lattes ou cerceaux (psychomotricité)peut-il avoir ?la manière de jouer d’un jeune conditionne-t’elle son physique ou inversement ?
merci


REPONSE

Cyril,
Parler des enfants ne veut pas dire grand chose, quand on sait combien tout change chez eux d’une année à l’autre selon leur développement physique qui ne suit pas le même schéma d’un enfant à l’autre. Voyez mon article « adolescence et sport » dans la colonne de gauche page d’accueil dans la rubrique « le saviez-vous »
En effet, quand on cherche des travaux scientifiques sur enfant et sport, les auteurs font des tranches d’âge qui pour certains sont de 4 à 8 ans puis de 10 à 14 ans, avant et après la puberté, avec des conclusions différentes entre garçons et filles.
J’aime bien le Pr Piaget quand il dit que l’enfant n’est pas un adulte en miniature, ce qui fait que les mêmes règles ne sont pas applicables aux deux.
Un enfant sera rapide sur de courtes distances si son développement musculaire est suffisant, si ses fibres rapides anaérobies sont en fort pourcentage dans les muscles des membres inférieurs, et surtout s’il a envie de courir vite car il veut gagner et être le plus fort de sa classe. Voyez la longueur des jambes par rapport aux autres. Il est souvent petit ou moyen et râblé. Assez costaud, et il aura du mal dans les longues distances d’endurance. La coordination neuro musculaire est excellente chez lui, vous le trouvez également doué pour le saut en longueur et le triple saut.
Dans l’état actuel où vous le trouvez doué pour le sprint, il est de type anaérobie alactique et lactique grâce à ses fibres blanches. Mais attention, un an plus tard, tout peut être bouleversé. Ayant trop vite grandi, ses jambes devenues plus longues ont modifié ses appuis et les muscles allongés sont devenus plus minces. Il est e attente de développement musculaire et il deviendra moins anaérobie ; Vous le trouverez meilleur sur 500 à 100 mètres et au saut en hauteur. Alors prudence de ne pas caser trop tôt les enfants dans tel ou tel sport avant la fin de la croissance, différente entre garçons et filles. Les filles ont leur puberté un peu plus tôt.
Avant 8 ans, l’entraînement doit être du jeu aérobie non compétitif mais éducatif, pour respecter le développement harmonieux du cœur et des poumons. C’est là que vous pouvez lui apprendre des gestes dans le sens d’une technique sportive car vous agissez effectivement en développant la psychomotricité. En agissant ainsi, vous lui apprenez à mieux se connaître, les sensations provenant des tendons, des articulations et des muscles vont éveiller son corps qui reconnaîtra son schéma global d’abord comme une curiosité, puis comme un outil d’épanouissement. L’enfant saura que son corps existe et prendra plaisir à l’utiliser. Par conséquent l aura envie de faire du sport et se développera mieux. Mais attention à limiter l’effort au plaisir en évitant la compétition, car le stress est mal géré à ces âges avec un système neuro-hormonal encore non suffisamment développé.
Au dessus de 10 ans, on peut commencer l’apprentissage du sport car cette période est favorable à l’éducation privilégiée pour un type de sport. Le sport de groupe sera particulièrement bien accepté par rapport à l’envie antérieure de personnaliser l’exploit. Comme l’élasticité des ligaments va stagner ou même régresser, il faudra alors commencer l’apprentissage des étirements. Attention au surmenage car les insertions sont fragiles, les articulations également et les raideurs musculaires peuvent apparaître avec des déviations vertébrales. Pas d’endurance poussée trop loin, éviter des efforts longs terminés par des sprints.
Puis c’est la puberté avec la crise d’identification de la personnalité et le repli possible sur soi. Une certaine maladresse physique peut être notée dans la réalisation de certains gestes pourtant déjà bien rodés. Il faudra les apprendre avec le nouveau schéma corporel.
L’endurance et l’anaérobie peuvent être travaillés après la puberté, avec des phases raisonnables de musculation.
Le geste étant bien compris, on peut alors valoriser le travail tactique et technique pour intégrer le jeune dans un sport d’équipe.
Attention à bien surveiller la boisson et l’alimentation , le sommeil et la croissance.
Les règles d’hygiène ne doivent pas être oubliées.
Surveiller également la fatigue physique qui risque de s’accumuler avec la fatigue intellectuelle du travail scolaire.
S’occuper des enfants demande beaucoup de connaissances et de patience. Les jeunes surdoués dans un sport peuvent avoir des déceptions en grandissant, sans compter les déceptions encore plus graves de certains parents ! L’éducateur sportif doit tenir compte de tout cela et calmer parfois l’ambition de certaines familles.
Amitiés sportives.
Cyber@lbert

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