j’ai un fils de 11 ans qui pratique l’athlétisme depuis 3 ans. il est inscrit dans un club et s’entraine le mercredi pendant 1h30. De ce fait j’aimerais mieux connaitre ce sport et cherche des informations( entrainement, techniques, alimentation) sous toutes les formes(livres, revues,magazines...)afin de l’accompagner dans son eventuelle carrière. Pouvez vous me guider et quelles sont les précautions à prendre
REPONSE
Patrick
Tous les renseignements concernant le sport chez les enfants et le sport pendant la croissance nécessiteraient la lecture de beaucoup de livres
Croissance des enfants sportifs : que faut-il surveiller ?

Nous avons interrogé pour vous le Professeur Alain Diméglio Chef de Service de Chirurgie Orthopédique Pédiatrique, Hôpital Lapeyronie, Montpellier. Voici un résumé de sa réponse.

Il faut faire un bilan tout au long de la croissance.
Ce bilan permettra de surveiller la croissance qui implique des transformations hormonales.
Il permettra par exemple de ne pas orienter un jeune sur un sport où il faut une grande taille, si ses prévisions de croissance sont limitées.
Une prise de poids expliquera parfois les contre-performances.

Le bilan de croissance de l’enfant doit intégrer les paramètres suivants :

La taille debout.
C’est une mesure qui doit être répétée au moins une fois par an, par exemple le mois de son anniversaire. On peut ainsi en déduire la vitesse de croissance qui est schématiquement chez le garçon de 5 à 6 cm par an entre 5 et 13 ans puis supérieure à 6 cm par an dès que la puberté arrive. C’est un peu différent chez la fille dont la puberté démarre vers 11 ans.
La puberté fait apparaître les caractères sexuels secondaires. Mais la croissance de la colonne vertébrale peut encore faire grandir de 2 à 3 cm de plus en deux à trois ans.
Il est possible de prévoir à peu près la taille finale en tenant compte

De la taille des deux parents, mais surtout de la mère. Si elle est grande l’enfant à de grandes chances d’être grand. Toutefois, il arrive que des parents de petite taille aient des enfants plus grands qu’eux.

De la vitesse de croissance. Si la vitesse de croissance est élevée entre 5 et 11 ans, l’enfant a plus de chances de grandir. L’inverse est également vrai car une petite vitesse de croissance caractérise habituellement des enfants qui ne grandiront pas autant que les autres.

De l’âge osseux. Les enfants grands ont souvent un retard de la maturation osseuse.

De la taille entre 5 et 11 ans. En général, et les exceptions sont rares, un enfant petit entre 5 et 11 ans a toutes les chances de le rester, il en est de même pour les grands.
L’envergure.
L’envergure est le complément de la taille debout. Certains jeunes ont une grande taille et une très grande envergure. Si le médecin juge que ce n’est pas anormal, ils sont prédestinés à la pratique du basquet et du volley.
La taille assise.
Cette mesure permet de connaître la croissance du tronc et en comparant à la taille debout, de déduire la taille du segment inférieur, c’est à dire des jambes. Les jeunes qui sont grands ont avant tout de longues jambes.
Le périmètre thoracique.
Il permet de surveiller la croissance du thorax et d’évaluer le volume thoracique. Il serait égal à environ 90 % de la taille assise.
Le poids.
Quelques repères précieux : à 5 ans l’enfant pèse 20 kg, à 10 ans 30 kg et en fin de croissance 60 kg. Ainsi le poids double entre 10 et 17 ans. Quand la puberté commence, l’enfant prend environ 6 kg par an ce qui l’alourdit et peut entraîner une nette diminution des performances. C’est alors que les enfants pratiquant des disciplines dans lesquelles l’esthétique joue un grand rôle, la danse par exemple, se soumettent à des régimes alimentaires restrictifs qui peuvent avoir des conséquences néfastes sur leur croissance. Ainsi les troubles hormonaux des jeunes danseuses suivant ces régimes, favoriseront les scolioses.
L’âge osseux.
Cette mesure est faite par des spécialistes qui examinent les radiographies de certaines parties du squelette pour voir si l’ossification est terminée. On regarde souvent la main et le coude, mais il existe des méthodes informatisées pour surveiller objectivement l’évolution en forme et surface des points d’ossification. Les retards d’âge osseux permettent d’avoir de jeunes athlètes plus petits et plus légers.
L’âge pubertaire.
Il résulte d’un calcul qui tient compte de l’âge statural, osseux et pubertaire.

Note : Vous trouverez tous les renseignements pratiques sur le sport et l’enfant dans l’ouvrage remarquable intitulé « Les traumatismes du sport chez l’enfant et l’adolescent » 1997 publié sous la direction de A. Diméglio, Ch. Herisson et L. Simon, Collection de pathologie locomotrice et de médecine orthopédique 33 éditions Masson, 120, bd Saint-Germain, 75280 Paris cedex 06.

Voici également des conseils alimentaires d’ordre général déjà sur le site mais que je vous donne en direct
Il faut retenir comme principe que les jours d’entraînement et les jours de compétition, il faut absolument avoir un temps de l’ordre de trois heures entre le dernier repas et l’effort
Comme l’entraînement est vers 18 heures, il serait convenable de leur donner au repas de 12 / 13 heures un apport alimentaire avec une entrée contenant des crudités, carottes râpées, tomates, pommes de terres froides, avec un assaisonnement léger, sans trop d’huile, et baser ce repas sur peu de viande ou de poisson, je verrai plutôt du jambon de Paris sauf si votre religion vous l’interdit, avec beaucoup de pâtes ou de riz et un dessert sucré, puis un fruit. Il faut également accompagner le repas d’une ou deux tranches de pain. La boisson serait de l’eau ou du jus d’orange pur, non sucré. Ou un laitage type yaourt normal ou aux fruits.
Vers 15 heures, vous pouvez leur conseiller d’absorber un verre de jus de fruit légèrement sucré, ou de manger un fruit de saison, quelques biscuits, ou des dattes, abricots secs, bananes, amandes, noix, figues, raisins secs, pain d’épices, ou pain et chocolat tout simplement. Ceux qui en ont les moyens peuvent conseiller simplement quelques barres énergétiques spéciales vers 15 heures accompagnées d’eau. Ce petit « en cas » de 15 heures doit rester limité en quantité sans surcharger l’estomac.
Deux fois par heure, il serait bon de boire un peu d’eau, en quantité mesurée selon l’âge
Le soir il faudra boire abondamment et faire un repas bien chargé en glucides pour regonfler les muscles. L’idéal est la bonne soupe de légumes, mais je ne connais pas beaucoup d’enfants qui aiment ça ! Pensez au traditionnel gâteau de riz et si à midi ils ont eu du riz, servez-leur des nouilles. On évitera de prendre trop de viande que l’on réservera plutôt au lendemain midi
Les enfants doivent faire du sport et grandir à la fois
Pensez qu’il faut de temps en temps consulter le pédiatre.<
Il arrive que les enfants aient besoin de faire des pauses pour ne pas surmener leurs muscles
Surveillez aussi leur comportement scolaire pour ne pas que leur intérêt dérive trop vers le sport
Dans le cas de votre fils, il semble qu’il fasse partie des enfants précocement doués pour le sport. Mais il a commencé à 9 ans, et cela me paraît bien jeune !
Les enfants en croissance doivent être surveillés puisque les os ne sont pas soudés et s’allongent, ils risquent de se déformer et de se briser. Les vertèbres sont également fragiles. Les muscles trop tôt développés tirent sur le périoste et créent des périostites voir le mot « périostite »
D’autre part, vous n’ignorez pas qu’un enfant n’est pas un homme en petit. Il faut penser à son développement global et à son épanouissement.
Quand un enfant est conduit de façon précoce à de très hauts niveaux de performance, cela ne signifie pas toujours qu’il sera en mesure de rester dans l’élite adulte. Il est capital de rester dans la notion de jeu.
Respectez son développement en le faisant surveiller par le médecin deux fois par an, et assurez-vous de ses progrès scolaires parallèles. Car s’il est et reste doué, il faudra suivre sport étude qui demande un niveau élevé dans le sport et dans les études