Mesure
Bien qu’il existe des appareils modernes automatiques et sophistiqués pour prendre la tension artérielle, nous préférons vous expliquer avec la méthode traditionnelle qui permet de mieux comprendre. Avec les appareils automatiques, on finit par ne plus savoir ce qui ce passe réellement. La tension artérielle est prise avec un " sphygmomanomètre " plus simplement appelé tensiomètre. On choisit de mesurer la tension de l’artère humérale dans laquelle le sang circule par saccades, puisque le cœur le fait circuler par à-coups. On sent bien ces saccades quand on prend le pouls au poignet par exemple. Le médecin gonfle un brassard au bras, au-dessus du coude. Quand la pression du brassard sur la peau est plus forte que la pression du sang dans l’artère, la circulation sanguine dans l’avant bras est arrêtée. Si vous cherchez votre pouls au poignet, vous ne sentirez plus rien. L’avant bras et la main ne reçoivent plus du tout de sang, mais cela n’est pas grave puisque la mesure est de courte durée. C’est un peu comme si vous vouliez arroser le jardin et qu’avec la pression de votre main vous ayez " étranglé " le tuyau d’arrosage. Le docteur appuie sur une gâchette ce qui permet à l’air comprimé de s’échapper et au brassard de se dégonfler doucement. Il arrive un instant où la pression du brassard est inférieure à la pression du sang dans l’artère. La circulation sanguine est alors rétablie progressivement et on entend le sang qui passe à chaque pulsation, si on écoute avec un stéthoscope. En même temps on peut reprendre le pouls au poignet.
Valeurs
Le médecin qui entend au stéthoscope passer la première pulsation dans l’artère qui était écrasée, regarde la pression inscrite sur le tensiomètre du brassard et il note " la maximale ", par exemple 14 centimètres de mercure (14 cm Hg). On parle ici de tension " systolique " Il continue à dégonfler le brassard, le sang passe de mieux en mieux, et il entend toujours ces pulsations " chouff- chouff-chouff… " Quand le brassard est assez dégonflé, le bruit des pulsations disparaît, c’est soudain le silence dans le stéthoscope. C’est à cet instant précis que le docteur lit sur le tensiomètre " la minimale ", par exemple 8 centimètres de mercure. On parle alors de tension diastolique. Le docteur vous dit que vous avez une tension de 14 / 8. On dit également 140 / 80 millimètres de mercure. La différence (différentielle) est de 14-8 = 6 cm de Hg Pour simplifier un peu on peut dire que la paroi de votre artère supporte en permanence 8 cm de Hg de pression et qu’elle subit à chaque contraction cardiaque une augmentation de cette pression qui l’amène à 14 cm de Hg. En général, à quelques rares exceptions près, la minimale est égale à la moitié de la maximale plus 1. Par exemple, si la maximale est de 12 cm de Hg, la minimale sera voisine de 12 divisé par 2 = 6 et 6+1 = 7.
Hypertension
Les cardiologues ont fixé des valeurs à surveiller pour la tension artérielle et il ont convenu qu’il y a une légère hypertension si on dépasse 14 en maximale et / ou 9 en minimale. Si la minimale est trop basse on parle de fuite aortique, si elle est trop forte, on parle de différentielle pincée Il faut savoir que la tension artérielle varie naturellement, et même disons heureusement d’un instant à l’autre. Cette variation est une adaptation de l’organisme. Elle augmente pendant l’effort, en montant simplement les marches d’un escalier, lors d’un stress, ou simplement en voyant le médecin en blouse blanche approcher avec le tensiomètre. . Il est également important de savoir au bout de combien de temps après la fin d’un effort la tension redevient normale. C’est pour cela qu’avant d’affirmer qu’un sujet est hypertendu, il faut avoir mesuré plusieurs fois sa tension par des mesures répétées pendant quelques jours, et si on a des doutes, en lui faisant porter 24 heures un appareil d’enregistrement automatique (mesure ambulatoire de la pression artérielle) Ce n’est qu’après avoir pris ces précautions et s’être assuré que le sujet est réellement hypertendu, que le médecin traitant (ou plus souvent le cardiologue), conseillera des mesures hygiéno-diététiques d’une durée de trois mois. En cas d’échec, trois mois plus tard, il prescrira enfin un traitement anti hypertenseur. Pour les sujets hypertendus désirant pratiquer un sport après 40 ans chez un homme, et 50 ans chez une femme, il est nécessaire de faire une épreuve d’effort pour contrôler le comportement des artères qui nourrissent le cœur (artères coronaires) On connaît les effets bénéfiques de la pratique des sports par les hypertendus, traités ou non, mais tous les sports ne sont pas conseillés.
Sports déconseillés
Les sports de résistance élèvent la pression artérielle, en particulier la maximale, de façon importante et brutale. Il vaut mieux les éviter. On déconseille par exemple les poids et haltères, la musculation, et tous les efforts courts et de grande intensité, que l’on fait sans même respirer, en apnée. Chez les hypertendus, cette nouvelle augmentation de pression due à l’effort, risquerait de soumettre certaines petites artères cérébrales, ou des vaisseaux déjà dilatés, amincis et fragilisés (anévrismes), à des tensions dangereuses qui pourraient faire éclater leur paroi.
Sports conseillés
Les sports d’endurance provoquent une augmentation modérée de la tension artérielle maximale, même si le pouls est très élevé. Par contre, la minimale augmente peu, surtout chez ceux qui sont bien entraînés car ils ont des muscles qui reçoivent plus de vaisseaux sanguins qui se dilatent mieux, donc qui ne s’opposent pas autant au passage du sang. Le cœur ne force pas autant et la TA reste plus basse. Tous les travaux scientifiques montrent que l’activité physique d’endurance est finalement bénéfique et qu’elle provoque à la longue une diminution valable des deux valeurs, maximale systolique et minimale diastolique. Mieux encore, une étude récente a montré que l’activité physique en endurance modérée (avec régime hygiéno-diététique diminuant sel et alcool, et ayant entraîné une perte de poids), a normalisé plus de 50 % des hypertendus. L’effort conseillé ne doit pas dépasser 50 % de la capacité maximale, ce qui correspond à un effort moyen, après échauffement, entre 1 / 2 heure à 1 heure, tous les deux jours, de marche active, jogging, course à pied, natation, bicyclette. Evitez les sports collectifs et de compétition, et n’oubliez pas le temps indispensable à la récupération. En tout, ça peut faire une bonne heure et demie, trois fois par semaine. Si l’hypertendu prend des médicaments, il faudra qu’il fasse attention, en cas de compétition, au fait que les diurétiques et les bêta bloquants sont interdits et détectés par la lutte anti-dopage. Il faudra en parler avec votre médecin qui fera le dossier nécessaire et en parlera avec les médecins de la ligue. Il y a des impératifs thérapeutiques qui peuvent être tolérés dans certaines compétitions. Allez, doucement mais sûrement, pas de résistance, mais endurance et la TA doit redevenir normale. Résistance et endurance sont bien expliquées dans l’encyclopédie aérobie et anaérobie et dans le glossaire.