Question Entraînement foot jeunes



je recherche une planification annuelle du travail athlétique chez les jeunes footballeurs de 6 à 16 ans. Je souhaiterais connaitre les différents exercices pour développer la vitesse, la force-vitesse et l’endurance-vitesse. Actuellement j’expérimente différents exercices de vitesse sur les enfants. Je voudrais savoir si chez les enfants (moins de 12 ans) ont peut déjà commencer le travail musculaire par de l’isométrie mais quelle limite ? Merci d’avance. Benoit.

Réponse

  • Benoit,
    Voici la réponse de Jean-Marc qui s’excuse du retard (examens et compétitions, voir site)
    Cette réponse est en tout point remarquable, et doit à mon avis servir de référence pour tous ceux qui orientent et surveillent les progrès musculaires et techniques des jeunes (et des moins jeunes).

    « Pour ce qui est de l’isométrie et en ce qui me concerne, je conseille de ne pas y avoir recours chez les jeunes et cela pour deux raisons.

    1. L’isométrie est un mode de contraction différent de l’auxotonique* habituellement employé. Il peut donc être utilisé pour créer un stress nouveau au niveau des fibres musculaires ce qui provoquera de nouvelles adaptations au sein du muscle. De ce fait, il convient de le "garder en réserve" pour le jour où l’athlète connaîtra une longue phase de stagnation.
    Je m’explique : La fonction première du muscle est l’adaptation. Dans un premier temps, on soumet la fibre à un entraînement "classique" caractérisé par de l’auxotonique sous la forme de surcharge progressive. Le muscle s’adapte. Le 10X10 70% induit l’épaississement des myofibrilles qui permettra de soulever ultérieurement de plus en plus lourd (sous la forme de 3X3 90%).
    Ensuite on potentialise cette force nouvelle par des exercices plus dynamiques, plus toniques comme les bondissements ou la pliométrie légère. Ce cheminement devrait être appliqué le plus longtemps possible jusqu’à l’adolescence voire même jusqu’à un âge plus avancé tant qu’il induit une augmentation des indices de force max. et une amélioration des performances sur le terrain.
    Mais immanquablement, un jour ou l’autre, tôt ou tard, l’athlète va stagner. Ses records en salle de musculation ou sur le stade ne décolleront plus. Et c’est à ce moment précis que le recours à de nouveaux modes de contraction s’avère bénéfique. Pour escompter une nouvelle progression de l’organisme, il faut le forcer à réagir et à s’adapter à un stress nouveau. C’est là que l’on doit introduire l’alternance de modes de contraction non utilisés jusqu’alors (excentrique, isométrie, bulgare, lourd léger etc.).
    Si l’organisme a déjà connu cette manière de travailler dans le passé, il ne franchira pas un nouveau cap. Dans l’optique d’imposer au muscle un traumatisme nouveau qui le fera "se réveiller" pour s’améliorer encore, il faut garder en réserve des manières de travailler différentes. Si, quand survient la phase de stagnation, on a déjà tout essayé avec l’athlète et que l’on ne peut plus rien lui proposer de novateur, on ne disposera pas des ingrédients nécessaires pour provoquer l’électrochoc à l’origine de la surcompensation nouvelle.
    Si au contraire on a su préserver l’athlète et "garder sous le bras" des procédés dont l’objet sera de "déstabiliser" l’organisme pour l’obliger à progresser encore, alors, on peut envisager le plan de carrière à long terme sereinement.

    2. Pour les jeunes de 12 ans il me semble que l’objectif le plus judicieux réside dans l’apprentissage des gestes justes (la barre de musculation sera impérativement remplacée par un manche à balais) du squat, du développé couché, de l’épaulé-jeté.

    Pour ce qui est de la programmation annuelle de la vitesse / force vitesse / endurance vitesse je vous renvoie vers un ouvrage excellent : "La préparation physique" de Michel Pradet ed. INSEP.
    Bon courage. »
    Jean-Marc

    * NDLR : Une contraction musculaire se situe généralement entre deux situations extrêmes :
    « Isométrique » (la longueur reste constante mais la tension change) et « Isotonique » (le muscle se raccourcit mais la tension ou la charge demeure inchangée)
    Si la longueur et la tension du muscle changent en même temps, on parle alors de contraction « auxotonique ».

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